Syrie : la France "a la certitude" que du gaz sarin a été utilisé "à plusieurs reprises"

04/06/2013 18:02

A Djobar, les attaques au gaz ont commencé ponctuellement courant avril. Une poignée de masques à gaz a été distribuée parmi les combattants rebelles, destinés en priorité à ceux qui tiennent des positions fixes sur le front. Le 13 avril, les hommes de la brigade Tahrir Al-Sham (libération de la Syrie) ont été attaqués par cet ennemi invisible. Au centre, Abou Ahmad Dahla, commandant d'un des bataillons de la brigade.

 

Le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, a assuré dans un communiqué, mardi 4 juin, que, selon des analyses françaises, du gaz sarin a bien été utilisé "avec certitude à plusieurs reprises et de façon localisée" en Syrie.

Pour étayer ses affirmations, le ministre se prononce sur la base de deux séries de prélèvements réalisés en Syrie. Ceux ramenés par des journalistes du Monde de la région de Damas, montrent la présence d'acide isopropyle et méthylphosphonique (métabolite de sarin) dans les urines de trois victimes.

Invité de France 2, M. Fabius a assuré qu'une "ligne" avait été franchie, sans pour autant infléchir sa position sur une éventuelle intervention. "Nous ne voulons pas l'impunité, mais il ne faut pas bloquer la conférence de paix de Genève", prévue pour juillet, a-t-il ajouté. Interrogé sur l'hypothèse d'un bombardement ciblé des lieux de stockage d'armes chimiques, il a répondu : "Nous n'en sommes pas là." M. Fabius s'est également refusé à accélérer la livraison d'armes aux rebelles syriens, bloquée jusqu'au 1er août.

La substance en question, qui est le résidu du gaz sarin laissé dans le corps, a été identifiée par quatre techniques d'analyse, selon les résulats confidentiels, que Le Monde a pu consulter, réalisées par le centre de recherches du Bouchet, dépendant de la délégation générale pour l'armement (DGA). Les échantillons sanguins, eux, n'ont pas pu être exploités.


Créer un site internet gratuit Webnode