Turquie : les manifestants envahissent à nouveau la place Taksim

04/06/2013 18:08

 

Après quatre jours de manifestations, des milliers de manifestants ont à nouveau envahi la place Taksim d'Istanbul, mardi 4 juin au soir, au cinquième jour d'un mouvement de protestation contre le gouvernement qui agite l'ensemble de la Turquie.

C'est sur cette place que s'est tenue la première manifestation visant à entraver un projet d'urbanisme voulu par le gouvernement autour du parc Gezi. Depuis lors, la place Taksim, située devant le parc, est régulièrement évacuée par la police avant d'être reprise par les manifestants dans la soirée.

A la nuit tombée, les protestataires scandaient des slogans hostiles au premier ministre Recep Tayyip Erdogan, malgré l'appel à l'arrêt des manifestations lancé à la mi-journée par le vice-premier ministre Bülent Arinç.

  • Le gouvernement a appelé au calme

Bülent Arinç, également porte-parole du gouvernement, a présenté mardi ses excuses aux très nombreux manifestants blessés à l'occasion du mouvement de contestation antigouvernementale. Jusque-là, les violences des quatre derniers jours ont en effet fait plus de 1 500 blessés à Istanbul et au moins 700 à Ankara, selon les organisations de défense des droits de l'homme et les syndicats de médecins.

 

Le porte-parole du gouvernement cherche l'apaisement alors que l'une des plus importantes centrales syndicales a appelé à une grève de deux jours.
Le porte-parole du gouvernement cherche l'apaisement alors que l'une des plus importantes centrales syndicales a appelé à une grève de deux jours. | REUTERS/YANNIS BEHRAKIS

 

"Je présente mes excuses à tous ceux qui ont été victimes de violences parce qu'ils sont sensibles à la défense de l'environnement", a déclaré M. Arinç, lors d'une conférence de presse à l'issue d'un entretien avec le président Abdullah Gül. Il a également jugé "justes et légitimes" les premières manifestations organisées à Istanbul la semaine dernière pour dénoncer un projet d'urbanisation du gouvernement islamo-conservateur turc et qui se sont transformées en contestation politique.

Lire l'éclairage : Des projets d'urbanisme démesurés à l'origine des émeutes d'Istanbul

"Tout le monde n'est pas obligé de nous apprécier, mais nous sommes ouverts aux opinions de ceux qui ne nous soutiennent pas", a-t-il déclaré, alors que les manifestants dénoncent la dérive autoritaire du premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, et l'accusent de vouloir "islamiser" la société turque.

M. Arinç a conclu son intervention en invitant les Turcs à cesser la manifestations dès aujourd'hui : "J'en appelle à tout les syndicats, tous les partis politiques et à tous ceux qui aiment et pensent à la Turquie de le faire aujourd'hui." Et d'ajouter que le gouvernement avait "tiré la leçon" des événements des derniers jours.

  • Appel à une grève de deux jours

Cet appel au calme intervient alors que le bras de fer se durcit entre le premier ministre et les contestataires. Même absent, M. Erdogan, qui cristallise les tensions, continue à défier le mouvement. En visite officielle jusqu'à jeudi dans les pays du Maghreb, il a jugé que la situation était "en train de revenir au calme". "A mon retour de cette visite, les problèmes seront réglés", a-t-il estimé


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